Quelles alternatives Open Source à VMware?

Par: Abilian 12/09/2024 Collaboration Tous les articles

L'acquisition de VMware par Broadcom a suscité de vives préoccupations chez les entreprises qui dépendent des technologies de virtualisation de VMware. Les changements introduits après l’acquisition, tels que la transition vers des modèles d’abonnement et la hausse des prix, ont poussé de nombreuses entreprises, en particulier les PME, à explorer des solutions alternatives pour répondre à leurs besoins de virtualisation sur site.

Principaux défis depuis l'acquisition

L'acquisition de VMware par Broadcom a entraîné plusieurs changements commerciaux avec un impact sur les coûts opérationnels des entreprises :

  • Passage des licences perpétuelles à un modèle basé sur l'abonnement.
  • Suppression de la version gratuite de vSphere Hypervisor (ESXi) de VMware.
  • Augmentation significative des prix, certains clients voyant leurs frais de renouvellement multipliés par 5 à 10.

Ces changements incitent de nombreuses organisations à réévaluer leur dépendance à VMware et à envisager des solutions plus rentables et flexibles.

La montée des alternatives open source pour la virtualisation

Bien que VMware ait longtemps été le choix de prédilection pour la virtualisation des datacenters sur site, plusieurs alternatives open source existent depuis de nombreuses années et offrent des fonctionnalités robustes à un coût réduit et avec un meilleur contrôle stratégique pour les utilisateurs. Ces alternatives permettent non seulement de réduire les risques de dépendance à un fournisseur, mais s'inscrivent également dans la tendance croissante vers les technologies open source, qui mettent l'accent sur la flexibilité, le contrôle et le développement communautaire.

1. Proxmox VE

Proxmox Virtual Environment s'est imposé comme une alternative de premier plan. Cette plateforme, construite sur Debian Linux, combine la virtualisation par machines virtuelles (KVM) et par conteneurs (LXC).

  • Points forts : Solution tout-en-un avec une interface web claire, fonctionnalités de clustering et de sauvegarde intégrées, support des conteneurs LXC, et un modèle économique transparent.
  • Points faibles : L'automatisation avancée et la gestion de réseaux complexes exigent une expertise Linux. Sa scalabilité peut atteindre ses limites dans les très grands déploiements.
  • Quand l'utiliser : Idéal pour les PME, les ETI et les organisations qui cherchent une migration rapide et maîtrisée depuis vSphere.

Le point de vue de nos équipes : Proxmox remplace vSphere avec une efficacité redoutable. C'est une fondation idéale et robuste sur laquelle une plateforme comme la nôtre peut se déployer pour orchestrer le cycle de vie applicatif. Son défi reste cependant la gestion à grande échelle et l'automatisation avancée, qui exigent des outils complémentaires.

2. XCP-ng

Né de la communauté et porté par la société française Vates, XCP-ng est une solution de virtualisation basée sur l'hyperviseur Xen.

  • Points forts : Maturité et performance héritées de Xen, un acteur européen fort qui renforce la souveraineté, et un écosystème puissant avec la console d'administration Xen Orchestra. L'offre est renforcée par des solutions comme Xostor pour le stockage, en partenariat avec Linbit.
  • Points faibles : La courbe d'apprentissage peut être plus raide pour les équipes non familières avec l'écosystème Xen.
  • Quand l'utiliser : Pour les environnements de production exigeants qui privilégient la performance et la souveraineté technologique, ou pour les migrations depuis XenServer.

Le point de vue de nos équipes : XCP-ng incarne une voie solide vers la souveraineté numérique. Il fournit une couche d'infrastructure fiable mais, comme Proxmox, laisse à l'entreprise le soin de construire la couche d'automatisation et de déploiement applicatif au-dessus.

3. OpenStack

Pour les organisations qui visent la construction d'un cloud privé à grande échelle, OpenStack est une référence.

  • Points forts : Scalabilité quasi illimitée, flexibilité totale grâce à son architecture modulaire, intégration native avec des technologies comme CEPH pour le stockage distribué.
  • Points faibles : Une complexité de déploiement et de maintenance très élevée, qui exige des équipes d'experts dédiées.
  • Quand l'utiliser : Exclusivement pour les très grandes entreprises ou les fournisseurs de services cloud qui bâtissent une infrastructure IaaS entièrement personnalisable à très grande échelle.

Le point de vue de nos équipes : La puissance d'OpenStack est indéniable, mais il est surdimensionné pour la majorité des entreprises. C'est une machine de guerre qui, si elle est mal maîtrisée, peut rapidement devenir un fardeau opérationnel. Notre philosophie est inverse : fournir la puissance du cloud via une plateforme simple, sans forcer nos clients à devenir des opérateurs de cloud.

4. Xen Project

L'hyperviseur Xen Project est le moteur qui anime certaines des plus grandes infrastructures mondiales, y compris une grande partie d'Amazon Web Services (AWS).

  • Points forts : Une maturité et une fiabilité éprouvées à une échelle massive, des fonctionnalités de sécurité robustes et une performance optimisée.
  • Points faibles : Xen est un hyperviseur, pas une solution clé en main. Il manque d'outils de gestion intégrés, ce qui exige un investissement significatif dans des outils de supervision et d'orchestration.
  • Quand l'utiliser : Lorsque la priorité absolue est la performance et la sécurité de la couche de virtualisation de base, et que l'organisation dispose des ressources pour construire sa propre plateforme de gestion par-dessus.

Le point de vue de nos équipes : Xen est un moteur de Formule 1. Isolé, il est d'une performance remarquable, mais il ne constitue pas une voiture. Utiliser Xen seul revient à construire son propre véhicule de A à Z. C'est le rôle d'une plateforme d'assembler ce moteur avec un châssis et un tableau de bord pour en faire un produit utilisable.

5. oVirt

oVirt est une plateforme de virtualisation open source conçue pour fournir une infrastructure complète pour la gestion des machines virtuelles, construite sur l'hyperviseur KVM.

  • Points forts : Offre une interface de gestion centralisée puissante pour les clusters, le stockage et les machines virtuelles, avec des fonctionnalités de niveau entreprise similaires à VMware vCenter.
  • Points faibles : Le projet a été affecté par les changements de stratégie de Red Hat, son sponsor historique, ce qui soulève des questions sur son avenir et son support à long terme.
  • Quand l'utiliser : Pour les organisations déjà familières avec l'écosystème KVM/Red Hat qui cherchent un remplacement fonctionnel de vCenter, en acceptant le risque lié à la dynamique du projet.

Le point de vue de nos équipes : oVirt a longtemps été une alternative crédible à vCenter, mais l'incertitude qui pèse sur son avenir en fait un pari risqué. La pérennité des fondations est un prérequis pour bâtir des services durables. Nous privilégions des solutions dont la dynamique communautaire et le soutien industriel sont clairs et actifs.

6. OpenNebula

OpenNebula se positionne comme une solution de gestion de cloud plus légère et flexible, capable d'orchestrer plusieurs types d'hyperviseurs.

  • Points forts : Un excellent équilibre entre simplicité et puissance, et la capacité à gérer des infrastructures hétérogènes (KVM, Xen, et même des nœuds VMware ESXi), ainsi que des clusters Kubernetes via OneKE. Il est reconnu pour son rapport qualité-prix, comme en témoignent des utilisateurs comme The Qt Company et le Département Flamand de l'Environnement.
  • Points faibles : Une communauté plus restreinte que celle d'OpenStack, ce qui peut limiter l'accès à des compétences et à des retours d'expérience.
  • Quand l'utiliser : Pour les entreprises qui cherchent à construire un cloud privé ou hybride sans s'exposer à la complexité d'OpenStack.

Le point de vue de nos équipes : OpenNebula offre une gestion IaaS efficace, un bon compromis entre simplicité et puissance. Il répond à la question « comment gérer mon infrastructure ? ». La question stratégique qui demeure est « comment gérer mes applications sur cette infrastructure ? ». C'est précisément le rôle d'une couche PaaS.

Au-delà de l'hyperviseur : la vision « Plateforme » avec Abilian Nua

Remplacer l'hyperviseur est la première étape. La valeur qui transformera vos opérations se trouve dans la couche supérieure : celle qui automatise le déploiement, la gestion et la maintenance de vos applications. C'est pour répondre à ce besoin que nous avons créé Abilian Nua, notre plateforme PaaS (Platform as a Service) open source et auto-hébergée.

Abilian Nua est le complément stratégique des solutions de virtualisation. Il s'installe au-dessus de votre infrastructure pour vous offrir :

  • L'automatisation du cycle de vie applicatif ;
  • Une expérience développeur unifiée ;
  • La souveraineté numérique de bout en bout.

L'automatisation : usine à construire ou usine clé en main ?

Toute infrastructure moderne repose sur l'automatisation. Des outils comme Ansible, Terraform, Puppet, Chef ou Pyinfra sont devenus des standards. Si votre organisation utilise déjà l'automatisation dans son environnement VMware, le passage à une alternative open source peut se résumer à la réécriture du code d'infrastructure et des flux de travail.

L'alternative est de choisir une plateforme qui intègre ces meilleures pratiques. Avec Abilian Nua, nous vous livrons cette usine logicielle prête à l'emploi, vous permettant de bénéficier de la puissance de l'automatisation sans la complexité de son assemblage.

Deux voies pour l'avenir

Face à la situation actuelle, deux chemins s'offrent à vous.

  1. La voie tactique : Remplacer vSphere par une alternative. Vous réglez le problème de la licence à court terme.
  2. La voie stratégique : Profiter de cette rupture pour adopter une approche « plateforme ». Vous bâtissez sur une base de virtualisation open source et vous y ajoutez une couche PaaS comme Abilian Nua pour moderniser la gestion de tout votre portefeuille applicatif.

Cette crise est le catalyseur qui vous permettra de construire une infrastructure informatique plus agile, plus rentable et, surtout, entièrement sous votre contrôle.

Résumé et recommandations pratiques

Pour les organisations touchées par les changements survenus après l’acquisition de VMware par Broadcom, l’exploration des solutions de virtualisation open source offre un moyen de reprendre le contrôle de leur infrastructure tout en réduisant les coûts. Des solutions comme OpenStack, Proxmox VE, Xen Project et oVirt constituent des alternatives viables, chacune avec ses forces et ses défis. La clé du succès réside dans l'adéquation de la plateforme open source avec les capacités techniques et les besoins métiers de l'organisation.

Références