Quelles alternatives open source à VMware?
L'acquisition de VMware par Broadcom a suscité de vives préoccupations chez les entreprises qui dépendent des technologies de virtualisation de VMware. Les changements introduits après l’acquisition, tels que la transition vers des modèles d’abonnement et la hausse des prix, ont poussé de nombreuses entreprises, en particulier les PME, à explorer des solutions alternatives pour répondre à leurs besoins de virtualisation sur site.
Principaux défis après l'acquisition
L'acquisition de VMware par Broadcom a entraîné plusieurs changements ayant un impact sur les coûts opérationnels des entreprises. Voici les principaux effets constatés :
- Passage des licences perpétuelles à un modèle basé sur l'abonnement.
- Suppression de la version gratuite de vSphere Hypervisor (ESXi) de VMware.
- Augmentation significative des prix, certains clients voyant leurs frais de renouvellement multipliés par 5 à 10.
Ces changements ont incité de nombreuses organisations à réévaluer leur dépendance à VMware et à envisager des solutions plus rentables et flexibles.
La montée des alternatives open source pour la virtualisation
Bien que VMware ait longtemps été le choix de prédilection pour la virtualisation des datacenters sur site, plusieurs alternatives open source existent depuis de nombreuses années et offrent des fonctionnalités robustes à un coût réduit et avec un meilleur contrôle stratégique pour les utilisateurs. Ces alternatives permettent non seulement de réduire les risques de dépendance à un fournisseur, mais s'inscrivent également dans la tendance croissante vers les technologies open source, qui mettent l'accent sur la flexibilité, le contrôle et le développement communautaire.
1. OpenStack
OpenStack est l’une des solutions open source les plus populaires pour créer et gérer une infrastructure en tant que service (IaaS). Il est hautement évolutif et permet aux entreprises de construire leur propre infrastructure cloud, qu'il s'agisse d'environnements cloud privés, publics ou hybrides.
Principales caractéristiques :
- OpenStack offre une flexibilité et une personnalisation grâce à sa conception modulaire, prenant en charge les ressources de calcul, de stockage et de réseau.
- Intégré à d'autres technologies open source telles que CEPH pour le stockage distribué, offrant une infrastructure complète de virtualisation et de cloud.
- Forte communauté de soutien, avec des mises à jour et des améliorations continues.
Avantages :
- OpenStack offre une indépendance vis-à-vis des solutions propriétaires, réduisant ainsi les coûts à long terme et évitant la dépendance à un fournisseur.
- Il permet un contrôle total sur l'automatisation et l'orchestration de l'infrastructure, un élément crucial pour les entreprises souhaitant moderniser leur environnement informatique.
Inconvénients :
- OpenStack peut être complexe à déployer et à gérer, nécessitant une expertise en automatisation d'infrastructure et en gestion de cloud.
- Ce n'est pas aussi "clé en main" que VMware, ce qui signifie que les organisations pourront devoir investir dans du personnel, de la formation ou des services de conseil pour le gérer efficacement.
2. Proxmox VE
Proxmox Virtual Environment (Proxmox VE) est une autre plateforme open source offrant une virtualisation de niveau entreprise. Elle est construite sur Debian Linux et utilise KVM pour la virtualisation complète ainsi que LXC pour la virtualisation basée sur les conteneurs.
Principales caractéristiques :
- Support pour les machines virtuelles et les conteneurs, offrant une grande flexibilité pour gérer différents types de charges de travail.
- Outils de sauvegarde intégrés, haute disponibilité et réseau défini par logiciel (SDN).
- Interface de gestion web simple, rendant la plateforme accessible même aux utilisateurs sans expertise technique approfondie.
Avantages :
- Proxmox VE est plus facile à déployer par rapport aux solutions plus complexes comme OpenStack.
- Il offre une alternative solide à VMware vSphere, avec des fonctionnalités telles que la migration en direct, la gestion des clusters et des instantanés.
- La structure tarifaire est particulièrement avantageuse pour les PME, avec un modèle transparent et une édition communautaire gratuite.
Inconvénients :
- Bien que plus simple qu'OpenStack, Proxmox VE nécessite tout de même une certaine familiarité avec les systèmes basés sur Linux et la virtualisation.
- Bien qu'elle soit riche en fonctionnalités, elle n'a pas forcément le même niveau de support d'entreprise ou d'intégration de l'écosystème que VMware.
3. Xen Project
Xen Project est un hyperviseur open source qui existe depuis de nombreuses années et alimente certaines des plus grandes infrastructures cloud au monde, notamment celles d'Amazon Web Services (AWS).
Principales caractéristiques :
- Xen offre une virtualisation très efficace pour les architectures x86, ARM et autres.
- Il est optimisé pour les machines virtuelles traditionnelles et les charges de travail cloud natives, supportant des déploiements à grande échelle.
- Fonctionnalités de sécurité complètes, y compris la prise en charge du patching en direct et une isolation stricte entre les machines virtuelles.
Avantages :
- Xen est une plateforme mature et éprouvée, utilisée dans des environnements de production à grande échelle, garantissant ainsi sa fiabilité.
- La nature open source de Xen assure un contrôle total et une transparence sur la couche de virtualisation.
Inconvénients :
- Xen Project présente une courbe d'apprentissage plus abrupte par rapport à d'autres solutions, en particulier pour les organisations n'ayant pas d'expérience préalable dans la gestion des hyperviseurs.
- Il manque d'outils de gestion conviviaux comme ceux disponibles dans des solutions plus complètes telles qu'OpenStack ou Proxmox, ce qui peut nécessiter des investissements supplémentaires dans des outils de surveillance et d'automatisation.
4. oVirt
oVirt est une autre plateforme de virtualisation open source conçue pour fournir une infrastructure complète pour la gestion des machines virtuelles. Elle est construite sur KVM, comme Proxmox VE, et convient aux entreprises cherchant à remplacer VMware.
Principales caractéristiques :
- Offre une interface de gestion centralisée pour la gestion des clusters, du stockage et des machines virtuelles.
- Prend en charge la haute disponibilité, la migration en direct et des fonctionnalités de réseau avancées.
- S’intègre à d’autres projets open source comme Ansible pour l’automatisation des tâches.
Avantages :
- oVirt est une alternative robuste pour ceux déjà familiers avec KVM, offrant des fonctionnalités de niveau entreprise similaires à VMware.
- Soutenue par Red Hat, oVirt bénéficie d'une forte communauté et d’un support d’entreprise solide.
Inconvénients :
- Bien qu'oVirt soit puissant, il peut nécessiter du temps pour être configuré et déployé, en particulier pour les utilisateurs effectuant une transition depuis VMware.
- L’expérience utilisateur n’est peut-être pas aussi fluide que celle de VMware vSphere.
5. XCP-ng
XCP-ng est un fork open source de XenServer développé par la srociété française Vates en réponse à l'arrêt de la version gratuite de XenServer par Citrix. Depuis, XCP-ng est devenu une alternative reconnue à VMware, notamment dans les environnements de serveurs moyens à grands. La société Vates, qui emploie une équipe de 60 personnes, a renforcé son offre avec des solutions comme Xostor pour la gestion des pools de stockage, en partenariat avec Linbit.
6. OpenNebula
OpenNebula est un orchestrateur multi-hyperviseur qui supporte KVM, Xen et ESXi, et peut aussi gérer des clusters Kubernetes via OneKE. Il est particulièrement apprécié pour son rapport qualité-prix et son indépendance des fournisseurs. Des entreprises telles que The Qt Company et le Département Flamand de l'Environnement utilisent OpenNebula avec succès pour des besoins de virtualisation.
Plus d'info: The Open Source Alternative to VMware
L’importance de l'automatisation de l'infrastructure
Quelle que soit la plateforme open source choisie, une considération clé est la volonté et la capacité de l'organisation à adopter l'automatisation de l'infrastructure. Des outils tels que Terraform, Ansible, Puppet, Chef ou Pyinfra peuvent aider à automatiser le provisionnement de l'infrastructure, la gestion des configurations et les tâches opérationnelles, garantissant ainsi une transition fluide entre les plateformes.
De nombreuses organisations ont constaté qu'en automatisant ces processus, elles pouvaient améliorer l'efficacité, réduire les frais généraux opérationnels et moderniser leur environnement informatique. Si une organisation utilise déjà l'automatisation dans son environnement VMware, le passage à une alternative open source peut être aussi simple que de réécrire le code d'infrastructure et les flux de travail.
Résumé et recommandations pratiques
Pour les organisations touchées par les changements survenus après l’acquisition de VMware par Broadcom, l’exploration des solutions de virtualisation open source offre un moyen de reprendre le contrôle de leur infrastructure tout en réduisant les coûts. Des solutions comme OpenStack, Proxmox VE, Xen Project et oVirt constituent des alternatives viables, chacune avec ses forces et ses défis. La clé du succès réside dans l'adéquation de la plateforme open source avec les capacités techniques et les besoins métiers de l'organisation.