Profil technologique d'Abilian pour la DGE
Nous avons récemment été interviewé par le Fond de Dotation du Libre qui réalise un rapport sur les technologies européennes de cloud pour le compte de la DGE (Direction Générale des Entreprises). Voici nos réponses.
1) Quel est votre nom ?
Stefane Fermigier, fondateur et CEO d'Abilian, un éditeur de logiciels libres dans le domaine de la collaboration et du cloud, actif depuis plus de 10 ans.
2) Quel est votre produit principal ?
Nous avons plusieurs produits, utilisés ou en cours de développement, notamment:
- Abilian Social Business Engine, une plateforme de collaboration émergente: réseau social d'entreprise, annuaire, espaces collaboratifs, Wiki, micromessagerie, gestion de l'information, CRM. C'est l'outil idéal pour partager des informations, communiquer, collaborer et dynamiser l’activité de votre organisation au quotidien.
- Abilian Lab&Co, un système d'information recherche (SIR) pour les établissements de recherche, qui permet de fluidifier les relations entre les chercheurs et l'administration.
- JNOV by Abilian, qui permet de gérer efficacement des appels à projets, des appels à manifestation d'intérêt ou des programmes de cascade funding. Notre solution gère de bout en bout les processus d'information, de soumission, d'évaluation et de suivi des projets.
- Nua by Abilian, une plateforme logicielle open source pour rationaliser le développement, la sélection, l'installation et l'exploitation résiliente d'applications web dans un environnement cloud auto-hébergé. Il s'adresse principalement aux utilisateurs (PME, associations, services publics, etc.) qui souhaitent bénéficier de la simplicité du cloud au moindre coût sans compromettre les principes de la souveraineté numérique.
3) S'agit-il de SaaS ? PaaS ? IaaS ? Autre ?
Tous nos logiciels peuvent être déployés en SaaS, sur différents IaaS et PaaS du marché ou sur du bare metal.
Nous avons développé à cet effet notre propre technologie, Nua, qui permet de simplifier le déploiement et le maintien en conditions opérationnelle de ces applications, et qui est maintenant un projet open source et un produit à part entière.
4) Fournissez-vous votre technologie aux opérateurs de cloud computing ?
Pas à l'heure actuelle. Nous sommes ouverts à des partenariats avec les éditeurs et opérateurs de cloud.
5) Quels sont les arguments de vente uniques de votre produit ? Votre solution est-elle différente ou meilleure que les solutions concurrentes ?
Nos différentes solutions sont évidemment souveraines, et ont été co-conçues avec leurs utilisateurs pour répondre au mieux aux besoins de leurs marchés respectifs.
6) Quelles solutions logicielles libres et open source utilisez-vous ?
Nous nous basons sur une "stack" entièrement open source: noyau Linux, langage Python, bases de données PostgreSQL et Redis, etc. Nous privilégions également l'interopérabilité avec des API ouvertes et
Par ailleurs, plusieurs de nos produits - Abilian SBE, Abilian Lab&Co, Nua by Abilian... - sont eux-même open source et tous nos produits intègrent des centaines de composants open source. Pour ces raisons, nous prenons très au sérieux les questions de sécurisation de la chaîne d'approvisionnement logicielle.
7) Quels sont les composants que vous avez développés vous-même ?
Le code applicatif ainsi qu'une partie des frameworks métiers de nos applications a été développé par nous-mêmes. Cela représente environ une vingtaine d'années-hommes de R&D.
Par ailleurs, nous contribuons, réguilièrement ou ponctuellement, à de nombreux projets open source en amont de nos produits.
8) Quels sont les points forts de votre technologie ?
Sa flexibilité et notre obsession pour l'expérience utilisateur et développeur.
9) Quelles politiques européennes suggérez-vous pour assurer un développement durable de votre technologie et de ses adoptions ?
En France, nous recommandons notamment d'appliquer à la lettre la loi République Numérique de 2016 qui dispose que les administrations doivent "encourager" l'utilisation de solutions open source. C'est encore plus vrai dans l'enseignement supérieur et la recherche, où le logiciel libre depuis, depuis la loi ESR de 2013, être utilisé "en priorité".
Nous recommandons également que soient prises en considération les propositions du rapport Latombe sur la souveraineté numérique, notamment la proposition 52: "Imposer au sein de l’administration le recours systématique au logiciel libre, en faisant de l’utilisation de solutions propriétaires une exception", la proposition 26: "Privilégier, en matière de commande publique, le recours aux solutions d’acteurs technologiques français ou européens", et la proposition 30 : "Faire évoluer les pratiques et le cadre juridique de la commande publique [Notamment au niveau européen avec un "Small Business Act" européen]".
10)Dans quelle mesure les projets d'interopérabilité financés par la France et l'Europe sont-ils susceptibles de garantir le développement des technologies européennes du cloud ?
Nous pensons que toutes les briques technologiques utiles pour développer durablement une industrie européenne du logiciel et du cloud performante existent en Europe, que ce soit parce qu'elles ont été inventées en Europe ou parce qu'il s'agit de projets open source avec suffisamment de contributeurs européens.
Ce qui manque, c'est à la fois des directives ou des incitations pour utiliser ces technologies en priorité, au nom de l'autonomie stratégique et de la résilience, mais aussi une meilleure capacité des acteurs européens à travailler entre eux et à faire interopérer leurs technologies et leurs outils.
Nous recommandons don la mise en oeuvre de plans incitant les entreprises européennes à développer de telles connexions, parallèlement à des directives imposant l'usage de technologies et de solutions démontrablement interopérables.